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Echappée belle !

Conakry-La junte guinéenne peut se frotter les mains ! Le colonel Mamadi Doumbouya, le CNRD qu’il dirige et le gouvernement Béavogui viennent d’échapper à de lourdes sanctions en obtenant un nouveau sursis dont ils devraient profiter pour corriger leur démarche qui les oppose tous les jours aux principaux acteurs de la vie nationale et à la communauté internationale.  La réunion des dirigeants des pays membres de la Communauté des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de ce samedi 04 juin 2022 était beaucoup attendue-qualifiée d’ailleurs de cruciale-en raison du principal sujet à l’ordre du jour : les transitions en Guinée, au Mali et au Burkina Faso et l’éventualité de nouvelles sanctions contre la Guinée.

Si pour le Mali, eu égard aux négociations diplomatiques entre Bamako et l’organisation ouest-africaine, certains espéraient un assouplissement des sanctions à défaut d’une levée totale des mesures drastiques prises contre le pays du colonel Assimi Goita, une bonne partie de l’opinion  misait sur le contraire à propos de Conakry. La junte qui dirige la Guinée depuis le 05 septembre 2022, s’est mise tout le monde à dos. La CEDEAO et certains de ses dirigeants y compris !

Ainsi, le CNRD et son président ont exposé leur pays aux conséquences néfastes d’un chapelet de sanctions de la CEDEAO qui était prête à sévir ce samedi. Heureusement pour eux et pour nous, le bas peuple, que par manque de consensus, il n’y a pas eu de décision. Les débats ont été suspendus, la question renvoyée pour être discutée à nouveau lors d’un prochain sommet des chefs d’Etat, le 03 juillet 2022.

L’obsession du CNRD pour une transition longue de plus de trente mois, l’absence d’un dialogue entre les autorités et les acteurs majeurs notamment les partis politiques ultradominants (RPG, UFDG et UFR), le sentiment de plus en plus grand d’une instrumentalisation de la justice notamment la CRIEF pour éliminer de potentiels candidats aux futures élections et ce qui est qualifié d’arrogance vis-à-vis de tout le monde, sont des éléments qui ne cessent d’approfondir le fossé entre les autorités de la transition en Guinée et la CEDEAO.

Si la Guinée a échappé ce samedi aux sanctions des présidents de la sous-région, il n’est pas exclu que les chefs d’Etat décident le 03 juillet 2022 de mettre le pays de Mamadi Doumbouya sous embargo. Le seul boulevard à emprunter pour éviter cette catastrophe à la Guinée, est de revenir aux fondamentaux : rétablir la confiance avec les autres acteurs de la vie nationale, renoncer à tout agenda caché s’il y en a, redéfinir une durée de la transition raisonnable et consensuelle et soigner les discours.

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Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)

622 10 43 78

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