Conakry : violemment battue par ses belles-sœurs, une femme perd sa grossesse

C’est une jeune femme meurtrie, fatiguée, attristée, désespérée et désemparée que la rédaction de Guinee114.com a rencontré le lundi 31 mai 2021 chez ses parents e à la Tannerie dans la commune de Matoto, banlieue de Conakry.

Mabinty Soumah, la trentaine vivait avec sa belle-famille dans le quartier de Bambéto, commune de Ratoma également dans la banlieue de la capitale guinéenne. En grossesse de cinq mois deux semaines, elle a senti des douleurs. C’est ainsi qu’elle a demandé de l’argent à son mari N’Faly Conté pour aller se faire consulter.

Son mari lui aurait dit qu’il n’a pas de l’argent sur lui, de patienter pour quelques jours, le temps pour lui de trouver de l’argent pour qu’elle aille se faire soigner. Mabinty n’a pas compris cette excuse de son époux. Elle a eu des disputes avec son mari. Sa belle-mère s’en est mêlée.

Et comme cela ne suffisait pas, cette dernière aurait appelé ses filles de venir « corriger » leur belle-sœur. Cette « correction » malheureusement, a coûté la vie à l’enfant que portait sa belle-fille.

« C’était le vendredi dernier (28 mai ndlr). Après les disputes avec mon mari et ma belle-mère, le matin je suis sortie faire mes courses. Le lendemain mes belles-sœurs sont venues. La plus petite, la nommée Hawa Conté a insulté mes parents. Moi aussi j’ai répliqué.

Quand elles ont commencé, la fille de leur marâtre leur a expliqué que j’étais en état de famille. Elles ont dit que même si je meurs ce n’est pas leur problème et directement Marie Conté a pris le sceau elle a cogné mon ventre et depuis qu’elle a fait ça je ne pouvais plus me lever.

Mes sœurs sont allées me chercher pour me ramener chez nous. C’est ainsi que le samedi matin, je me suis réveillée avec des douleurs atroces au niveau du ventre, j’ai expliqué à ma maman nous sommes parties à l’hôpital.

Arrivés, le médecin nous a recommandé d’aller faire l’échographie à la cité. C’est là-bas que les médecins nous ont dit que le bébé était fatigué, que c’est un garçon. Mais il ne nous a pas donné de calmants et nous sommes revenues à la maison.

Vers le soir, j’ai commencé à sentir d’autres douleurs, j’ai encore appelé ma maman nous sommes reparties à l’hôpital. Directement les médecins nous ont informé que le bébé était décédé dans mon ventre », nous a-t-elle longuement raconté, en larmes.

« Quand elle avait des douleurs au ventre nous sommes allés à l’hôpital, ils nous ont dit que le bébé était fatigué mais de faire la radio. Nous sommes allées le médecin a placé deux machines. Ma fille m’a dit qu’elle était vraiment inquiète. Je lui ai dit de payer les produits que le médecin avait prescrits.

Elle a pris ça mais la douleur persistait toujours. Nous sommes allées chez une sage-femme dès qu’elle a regardé elle nous dit qu’elle était sur le point d’accoucher, j’étais paniquée mais l’enfant était déjà mort. Le fait qu’elle ait été cogné c’est ce qui a été la cause », a témoigné la marâtre de Mabinty Soumah.

Selon la victime, ce n’est pas la première fois qu’elle perd une grossesse suite aux bastonnades de ses belles-sœurs. Raison pour laquelle, elle ne compte pas baisser les bras. Elle demande donc de l’aide aux autorités et aux organisations de défense des droits humains. « Je ne pardonne pas car sa sœur avait dit qu’elle allait me tuer, elle ne l’a pas fait mais elle a quand même tué mon bébé et pour ça je ne vais pas lui pardonner. J’invite les autorités et les organisations de défense des droits humains à me venir en aide pour tirer au clair cette affaire.

Même si je ne vais plus me remettre avec cet homme, je veux que ça s’arrête pour que même si leur frère épouse une autre fille qu’elle ne fasse pas la même chose. Ce n’est pas la première fois dès qu’il y a un petit problème, sa maman appelle ses filles pour venir insulter dans la maison. Même si ce n’est pas moi, c’est leur travail ça », a-t-elle lancé.

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En attendant l’évolution de sa plainte au commissariat, Mabinty a décidé de rester  chez ses parents.

Diop Ramatoulaye

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