Tout récemment, le président du cadre permanent de dialogue, Docteur Ibrahima Kassory Fofana, Premier ministre Chef du gouvernement a adressé des correspondances aux acteurs politiques (opposition parlementaire et extra parlementaire) censés participer à ce cadre de dialogue.
Le président de la ligue pour les droits et la démocratie en Afrique (LIDA) est revenu sur l’évolution dudit cadre en faisant des recommandations au gouvernement. Il invite l’Etat à agir conséquemment pour que « les conclusions puissent prendre en compte les revendications de l’opposition et de la société civile ».
« C’est aux hommes politiques de décider comment ils vont s’y prendre. Mais je pense que les choses auraient pu se faire différemment pour favoriser une plus grande inclusivité. La démarche actuelle ne favorise pas la participation inclusive de l’opposition. Moi j’ai fondé beaucoup d’espoir dans le processus en espérant que le cadre s’améliorerait et que la dynamique aussi prendrait en compte certaines de nos préoccupations. Mais à l’état actuel des choses mon optimisme est quelque peu émoussé. Je pense que le gouvernement a le choix entre deux options aujourd’hui :
La première option c’est d’améliorer le contexte du cadre de dialogue pour favoriser une participation plus inclusive en prenant en compte les désidératas de l’opposition. Parce qu’il faut être très clair. Aujourd’hui, il n’est pas possible d’avoir un consensus entre mouvance et opposition. La fracture est très profonde. Tout ce qui constitue une exigence pour l’opposition est vu comme une menace par le pouvoir et tout ce qui est promu par le pouvoir est vu par l’opposition comme une menace à la bonne tenue de la dynamique du dialogue. Donc, il ne faut pas poser la question en termes de mouvance opposition. Il faut poser l’équation en termes de pouvoir opposition. Je pense que dans ce contexte c’est au pouvoir de fournir plus d’efforts pour avoir une plus grande représentativité de toute l’opposition. Surtout la frange la plus importante doit être représentée. Et si l’Etat veut un cadre plus consensuel, plus crédible en amont c’est ce qu’il faut faire.
Maintenant l’autre option c’est de ne pas de s’encombrer de tout cela. De choisir d’aller sans tenir compte de la participation ou non de la frange la plus importante de l’opposition mais en travaillant à ce que les conclusions puissent prendre en compte les revendications de l’opposition et de la société civile.
En tout état de cause, nous ne faisons pas des préjugés. Nous voyons la dynamique et nous verrons les résultats que ça va produire. Le cadre peut ne pas convenir mais produire des résultats qui tiennent compte des préoccupations des uns et des autres.
De toutes les façons, c’est la finalité qui compte, c’est le résultat qui compte. Maintenant si le résultat est issu d’un cadre consensuel, je pense que ça donne plus d’opportunité à chaque entité de s’approprier ce résultat-là et de travailler à une mise en œuvre correcte. Si le résultat est produit en l’absence d’une frange importante de la classe politique, pendant la mise en œuvre il se pourrait que des difficultés de grande envergure puissent se dresser sur le chemin. Il appartient à l’Etat de choisir ce qu’il veut et d’agir en fonction de cela nous apprécierons : les résultats », a martelé l’ancien président de l’INIDH que nous avons joint au téléphone, le week-end dernier.
Mamadou Macka Diallo
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