Dans sa carrière de ministre des Affaires Etrangères, la journée du 10 janvier 2024 restera inoubliable pour Morisandan Kouyaté. Les ambassadeurs en poste à Conakry dont celui des Etats-Unis, ceux de pays européens, la représentante de l’Union européenne et autres représentants d’organisations internationale multilatérales sont allés le voir pour se plaindre des restrictions d’internet, de la censure des médias et des difficultés qu’ils éprouvent à avoir du carburant pour le bon fonctionnement de leurs ambassades. Très gênant ! Puisqu’à cette occasion, certains diplomates n’y sont pas allés de main morte. A en croire nos confrères de mosaiqueguinee qui ont consacré un article à cette audience, les diplomates, ont particulièrement particulièrement remonté les brettelles de la junte.
Nous vous proposons ci-dessous les propos de l’ambassadeur de l’Allemagne en Guinée, Ulrich Meier-Tesch, rapportés par nos confrères de mosaiqueguinee. «Comme l’ont dit mes collègues, nous souffrons des problèmes de communication. En dehors de l’ambassade, je ne peux plus communiquer. C’est quelque chose qui gêne beaucoup dans le travail. J’ai 4 sur 7 collègues qui roulent à essence. Ça veut dire il y a une déjà qui va arrêter de venir à l’ambassade, elle va travailler à partir de la maison parce que son réservoir est à plat. Si ça continue encore la semaine prochaine et d’autres semaines, ça risque de nous amener à arrêter le travail à l’ambassade.
Notre souci majeur par contre, c’est la situation de la liberté de la presse, la liberté pour les citoyens de s’informer. C’est une situation dommageable, et ça donne une très mauvaise image de la Guinée (…). Ça nuit beaucoup à l’image de la Guinée. Je suis un des plus anciens ambassadeurs en Guinée, j’ai vécu entre 2019 et 2020, sous le régime du président Alpha Condé, des restructurations. Malheureusement, je dois constater que maintenant, la situation est pire, bien que le gouvernement de la transition soit venu avec la position d’améliorer la situation. Dans le domaine de la liberté d’information et de presse, ce que le gouvernement de transition a décidé va plus loin que ce qu’Alpha Condé n’a jamais décidé ».
Les autorités de Conakry entendront-elles ces récriminations ou doléances pour enfin lever les restrictions de certains médias et d’internet ? Avant ces diplomates, beaucoup d’autres acteurs ont déjà demandé au pouvoir en place de cesser de censurer la presse et les réseaux sociaux de manière indéfinie.
Ousmane Diakité