Ce jeudi, 10 juin 2021, le ministre de l’Agriculture et de l’élevage Roger Patrick Millimouno a présidé l’Assemblée générale constitutive du forum guinéen de conseil agricole (FOGUICA) en présence de plusieurs partenaires techniques et financiers comme l’USAID (agence américaine pour le développement international) et acteurs du monde agricole guinéen.
Dans son discours de circonstance, le ministre Roger Patrick Millimouno a tenu à rappeler les changements intervenus dans le secteur agricole guinéen, ces dernières années. Il a aussi expliqué les enjeux, les perspectives et les approches de la mise en place d’un conseil agricole.
« L’agriculture guinéenne a subi ces dernières années de profond changement grâce au soutien de l’Etat pour booster le développement de la production vivrière, développer les cultures d’exportations, améliorer les moyens de travail, de transformation et de conservation des produits agricoles. Les conditions de production ont alors changé pour les exploitants. Et cette évolution doit impérativement s’accompagner d’une évolution de savoir-faire tant sur le plan technique, économique que sur le plan de la gestion des moyens afin d’assurer une optimisation économique des exploitations, un recours à des investissements, une recherche des produits de qualité à prix compétitif », a indiqué Roger Patrick Millimouno ministre de l’agriculture et de l’Elevage.
Pour répondre à ces multiples exigences, le premier responsable du département de l’Agriculture et de l’Elevage a donné des indications. « Le ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage à travers l’agence nationale de la promotion rurale et du conseil agricole a bien voulu engager une démarche de rupture dans l’approche du dispositif opérationnel, de vulgarisation et dans la finalité accordée l’appui aux producteurs.
En effet, en tant que maillon essentiel pour la mise en œuvre des politiques et programmes de développement agricole, le conseil agricole doit dépasser le model diffusionniste et s’intégrer dans un mécanisme plus global, d’accompagnement dans toute la chaine de valeur pour mieux structurer ses offres, mutualiser les savoirs, les compétences, les expériences et méthodes de travail. C’est dans ces perspectives qu’une nouvelle vision stratégique du conseil agricole a été élaborée par le ministère en charge de l’agriculture et de l’élevage à travers l’ANPROCA avec l’appui financier de l’AFD et de l’assistance technique du cabinet EG », a expliqué le ministre.
Poursuivant son allocution, Roger Patrick Millimouno a annoncé que cette nouvelle vision consiste à mettre en place un dispositif cible à l’horizon 2028. « La nouvelle vision du conseil agricole vise à asseoir un nouveau dispositif de conseil et d’accompagnement des acteurs. Elle consiste à mettre en place un dispositif cible à l’horizon 2028 qui soit dynamique et pluriel fondé sur la fourniture de façon efficiente et coordonnée des services d’appui conseil de qualité répondant aux demandes diversifiées et évolutives des producteurs, de leurs organisations et des acteurs de la chaine de valeur. L’approche de la nouvelle vision stratégique du conseil agricole en Guinée est conçue pour accompagner la filière dans sa globalité en amont et en aval des processus de production, de transformation, de certification et de commercialisation des produits. Il s’agira de la mise en place d’un dispositif de conseil agricole pluriel et adaptable fondé sur une approche transactionnelle qui tient compte de la réalité des agrosystèmes et des filières et qui favorise également le montage et la réalisation des projets collectifs ou individuels », a-t-il mentionné.
Présent à cette Assemblée générale, Patrice Djamen, Expert en conseil agricole a parlé des enjeux de ce forum.
« Les enjeux de ce forum c’est qu’absolument en Guinée, comme dans beaucoup d’autres pays Africains, il y a des efforts pour développer l’agriculture et le conseil agricole. C’est un des acteurs principaux pour le développement agricole parce que c’est le conseil agricole qui permet aux producteurs d’avoir accès aux commerçants, d’exprimer leurs besoins, d’avoir accès à la formation, aux marchés, le budget d’accompagnement dont ils ont besoin pour élaborer et mettre en œuvre leurs projets.
Le plus important même, ce n’est pas simplement de mettre les acteurs sur la table, mais c’est surtout de s’assurer qu’en Guinée les producteurs, les productrices, jeunes comme femmes, personnes âgées, qu’ils puissent avoir accès à des services de conseil agricole de qualité. Ça veut dire la bonne information, les bonnes connaissances, les nouvelles techniques sur les prix », a expliqué Patrice Djamen.
Mamadou Macka Diallo
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