Il est l’un des anciens alliés du président Alpha Condé qui ont applaudi le coup d’État militaire du 05 septembre 2021 et apporté leur soutien au CNRD. Il avait également fondé un grand espoir sur la participation du colonel Mamadi Doumbouya à la 78e session ordinaire de l’Assemblée générale de l’ONU.
Mais aujourd’hui, Idriss Chérif fait partie de ceux qui sont déçus du discours prononcé par le président de la transition à la tribune des Nations Unies. Le président de l’Union pour le Changement de Guinée (UCG) estime que le chef de l’État guinéen a manqué l’occasion qui s’offrait à lui pour rassurer la communauté internationale.
« C’était le moment d’écrire notre histoire (…). C’est vrai qu’il y a eu des coups d’État un peu partout en Afrique subsaharienne, mais nous n’avons pas les mêmes réalités. Il faut comprendre qu’on a eu une occasion pour nous exprimer. Le président Mamadi devait profiter de cette tribune pour justifier son coup d’État et puis vendre la Guinée aux autres, en disant que c’est vrai, le président Alpha Condé est parti, mais nous mettons en place des institutions fortes qui sortiront la Guinée de l’ornière. C’était une bonne occasion. Mais on ne peut pas venir avec les propos que d’autres avaient déjà tenus.
L’ancien premier ministre malien, Abdoulaye Maïga, avait tenu les mêmes propos l’année dernière à la même tribune, le président burkinabé est allé en Russie pour s’exprimer sur la même donne, et le colonel Mamadi Doumbouya vient cette année dire la même chose, alors que la Guinée s’était démarquée totalement des autres pays. Je pense que c’est une occasion ratée. Je ne sais pas qui a rédigé ce discours pour lui, mais il fallait le faire dans l’ensemble pour montrer que les militaires sont venus nommer un gouvernement civil, avec seulement deux militaires, qu’il y a beaucoup à faire en Guinée. Mais ça a été une sortie ratée, parce que tout ce qu’il a eu à dire était déjà dit avant.
Il fallait se démarquer, il fallait poser les vraies problématiques et montrer à la communauté internationale que nous sommes dans une transition et que lorsque tous les organes seront en place, nous organiserons des élections libres et transparentes à des dates précises, et demander la communauté internationale d’accompagner la Guinée. Mais ça n’a rien donné, c’est un discours auquel les gens sont habitués. Ce discours n’a pas été vraiment à la hauteur de l’entendement de tout le monde, alors que la Guinée était beaucoup attendue à la tribune de l’ONU », a réagi Idriss Chérif dans un entretien accordé à notre rédaction.
Diop Ramatoulaye