Entrepreuneuriat féminin: Zoom sur Hadjiratou Bah, une ancienne journaliste convertie dans l’entrepreneuriat

Dans le cadre de l’exécution de son plan d’action, le Réseau des Journalistes pour l’Accès des Femmes à leurs Droits a initié une série de reportages à l’occasion du mois de la femme pour mettre en lumière les efforts que fournissent certaines femmes pour avoir une indépendance financière leur permettant de faire face à leurs besoins et ceux de leurs familles.

C’est dans ce sens que la rédaction de Guinee114.com est allée à la rencontre de Hadjiratou Bah qui est une ancienne journaliste convertie dans l’entrepreneuriat. Son entreprise s’appelle Hadji Perles villages. Comme son nom l’indique, Hadji Perles évolue dans le domaine du perlage. Elle fait divers articles (colliers, boucles d’oreilles, sacs à main, portes clés, chemises et autres) à base du perle et du textile guinéen et africain.

Cette décision de Hadjiratou d’embrasser l’entrepreneuriat est issue d’un constat personnel.

“J’ai toujours voulu faire quelque chose pour moi-même. Mais les perles notamment c’est venu d’un souci de santé. Souvent j’avais des rougeurs au coup, des allergies au niveau des oreilles lorsque je portais le collier en métal. Mon dermatologue m’a conseillé d’arrêter parce que ce n’était pas bon pour moi. Je pouvais faire des jours sans porter des boucles d’oreilles tellement que mes oreilles étaient enflées.

L’alternative, parce que j’aime beaucoup les bijoux, à chaque fois j’allais au marché mais je ne trouvais pas quelque chose qui me plaît. Un jour, j’ai vu une jeune étudiante béninoise qui a posté sur Facebook une affiche où elle disait qu’elle forme les gens sur le perlage en cinq jours. J’ai sauté sur l’occasion pour aller apprendre. C’est comme ça que j’ai appris alors que je n’avais jamais manillé les perles…mais j’y tenais vraiment. Je tenais à avoir mon attestation. Un jour, j’ai passé une nuit blanche de 21heures à 4heures du matin, j’apprenais. Après la formation, j’ai commencé à peaufiner, à faire des articles pour moi-même et les gens ont aimé. On a lancé des petites commandes et c’est comme ça que j’ai démarré”, a t-elle fait savoir.

Et de rajouter: “Je travaille surtout avec le tricolore national. Dans mes articles vous trouverez toujours le rouge, jaune, vert que j’aime beaucoup et le textile guinéen. Je fais des pochettes, des cartes de la Guinée et d’Afrique, des casquettes, des portes clés, des sacs, et autres”.

Hadjiratou Bah, jeune entrepreneure

Comme dans tout autre travail, Hadjiratou rencontre des difficultés.

“Les difficultés sont d’ordre matériel. Et à mon niveau aussi j’ai beaucoup à apprendre. Du journalisme au monde des affaires, c’est totalement différent. Je suis en train d’apprendre le marketing, le e-commerce…” a t-elle expliqué.

Malgré ses difficultés, cette activité manuelle qu’elle exerce depuis près de deux ans maintenant, l’aide à subvenir à ses besoins. Elle revend des articles prêts à porter, elle satisfait aux commandes des particuliers, elle expose ces articles à l’occasion des événements culturels et commerciaux qui s’organisent à travers la capitale guinéenne.

Hadjiratou Bah, gérante de Hadji Perles Villages, ancienne journaliste

“C’est la seule activité que je fais actuellement, mais elle me permet de subvenir à mes besoins. Financièrement, ça m’apporte la stabilité petit-à-petit, c’est vrai que ça a des hauts et des bas, ce n’est pas tout le temps rose mais je m’en sors quand-même. Aujourd’hui, tout mon quotidien dépend de ces perles-là. Et quand tu sais que tu dépends d’une chose, tu mets en place des stratégies nécessaires pour que ça marche. Donc c’est ce que je fais”, s’est-elle réjouit avant de lancer un message de motivation aux femmes.

La femme est très forte, elle peut faire plusieurs choses à la fois. Une femme ne doit pas rester assise. Moi mes parents m’ont toujours dit une chose: “quelque soit la richesse de tes parents ou de ton mari, cherches pour toi”. Donc moi j’ai commencé à économiser dès à bas âge… On m’a appris à me débrouiller très tôt. J’ai grandi avec ça. J’ai fais pleins de choses pour être autonome, indépendante et contribuer à ma façon à l’épanouissement de l’artisanat guinéen”, a laissé entendre Hadjiratou Bah, gérante de Hadji Perles Villages.

Diop Ramatoulaye

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