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Événements du 03 décembre 2009: le capitaine Dadis Camara donne enfin sa version des faits

L’interrogatoire du capitaine Moussa Dadis Camara a été bouclé hier mercredi au tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry dans l’affaire dite des événements du 28 septembre 2009. Mais avant, l’ancien président de la transition de 2009 a été amené par son avocat à donner sa version des faits sur les événements du 03 décembre 2009, date à laquelle il a reçu une balle sur la tête, tirée par son ancien aide de camp, le commandant Aboubacar Diakité dit Toumba, qui est aujourd’hui un de ses coaccusés.

 
Pour commencer, le capitaine Moussa Dadis Camara a expliqué qu’il est allé au camp Makambo (ex camp Koundara) sans arme. Ceci pour démentir les propos du commandant Toumba Diakité qui a justifié l’assassinat de Makambo par une légitime défense. 
 

« Toumba c’était mon petit. Quand je suis arrivé (au camp Koundara) il n’y a pas eu d’honneur. Moi-même je l’ai dit. J’ai dit que je pouvais entrer ici sans les honneurs. J’ai garé mon véhicule. Et comme il (Toumba) était assis de l’autre côté, je suis allé vers lui. J’ai demandé ce qu’il est train de faire ? J’ai dit que ce qu’il faisait n’était pas bon. C’est dans ce contexte qu’on est resté. Feu Joseph Makambo n’était même pas dans le cortège. C’est quand il a appris que je me suis dirigé vers Koundara qu’il est venu. Je n’ai pas besoin de mentir sur cet homme (Toumba). La façon dont il portait son béret, puisque dans l’armée le port du béret est réglementé, c’est là que j’ai dit mais comment vous portez le béret ? Je voulais arranger son béret qui était dans une telle position, et il est tombé. Quand cela s’est passé, il a repris son béret. Je lui ai demandé de se lever pour qu’on aille au camp Alpha Yaya, tout en lui répétant que ce qu’il faisait n’était pas bon. Au même moment, je vois une discussion qui se tramait derrière moi. Je tourne, je vois feu Joseph Makambo qui avait pris la main de feu Bégré qui avait un pistolet. 

 
J’ai demandé ce qui se passe ? Il a dit non, ‘’monsieur le président, vous ne pouvez pas discuter avec Toumba et lui il sort le revolver’’. Alors quand j’ai compris, j’ai eu un reflex. Je lui ai dit de le laisser, s’il veut faire quelque chose. J’ai banalisé. Les deux sont arrivés. Toumba s’est levé. En toute sincérité, il n’a pas réagi. On a commencé à y aller. La seule chose qu’il m’a dit c’est ‘’monsieur le président, vous savez que je suis votre petit sûr. Je lui ai dit: allons-y au camp. À peine qu’on arrive juste au bureau de feu Bégré, il me dit qu’on va rentrer au bureau. J’ai dit non, ‘’je ne peux pas entrer dans un tel bureau. Allons au camp ». On marchait. Vous savez quand vous marchez avec quelqu’un, dès qu’il s’arrête, vous vous rendez compte. Dès que j’ai constaté qu’il s’est arrêté, j’ai tourné la tête. Ce fut un coup de feu, pas plus de deux mètres », a expliqué le capitaine Dadis. 
 
Lors de son interrogatoire, Cécé Raphaël Haba, ancien garde de corps du commandant Toumba et un des douze accusés dans le dossier des événements du 28 septembre, a laissé entendre que c’est lui qui avait sauvé le capitaine Moussa Dadis ce jour. Ce dernier a balayé d’un revers de la main ces déclarations de Cécé Raphaël Haba. 
 
« Quand feu Joseph Makambo a vu ça, c’est en ce moment qu’il est venu, parce qu’il a compris que je suis à terre et que le tir a été effectué. Mais dans tout ça je ne pouvais pas me retrouver. C’est là que le jeune Mansaré est venu. Il a dit ‘’monsieur le président ?’’. J’ai répondu. Il me dit qu’il va me sauver. Je ne sais même pas comment ce jeune m’a extirpé pour m’envoyer à quelque trente mètres de là où les événements se passaient. Pendant ce temps, feu Joseph Makambo était en train de lutter avec son équipe. Ceux qui sont venus m’accompagner, c’est après dans les explications, j’ai compris qu’ils n’ont pas réagi. La seule chose que j’ai dit c’est ‘’envoyez-moi au camp Samory’’. Mon reflex c’était quoi ? Je me suis dit que si je restais là et qu’ils lancent des grenades… et c’est ce qui fut fait. Je ne sais même pas comment le cheminement a été fait du camp Samory. Le traitement a été fait et puis l’hélico est venu me transporter pour la base aérienne. De la base aérienne, je suis venu dans un véhicule, moi-même. J’ai marché pour rentrer dans mon bureau », a fait savoir à son tour, le capitaine Moussa Dadis Camara, ancien chef de la junte.
 
Après le capitaine Moussa Dadis Camara, c’est le colonel Blaise Goumou qui a été appelé à la barre. Alors que l’accusé répondait aux questions du parquet, l’audience a été renvoyée au lundi 30 septembre 2023 pour la suite des débats. 
 
Diop Ramatoulaye 
666-75-16-10 

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