Éventuelle hausse du prix du carburant : Aliou Bah (MoDeL) démonte les arguments du pouvoir

Devant les députés de l’Assemblée nationale, le Premier ministre Kassory Fofana avait annoncé une hausse du prix du carburant à la pompe en Guinée “après le mois de ramadan”. Depuis, le sujet fait objet de débats à Conakry. Économiste, politique, analyste chacun y va de son commentaire. Si Tibou Kamara ministre porte-parole du gouvernement estime qu’une revue à la hausse du prix s’imposent”, l’économiste et opposant Aliou Bah président du MoDeL dénonce une contrevérité de la part des dirigeants guinéens.

 

« D’abord il faut lever une équivoque, une certaine contrevérité, un certain mensonge. Parce que quand le gouvernement parle de subventions, comment peut-on comprendre qu’on taxe quelque chose qu’on subventionne déjà, ça n’a pas de sens. L’État guinéen est essentiellement fiscal et l’assiette fiscale est très rétrécie parce que l’économie ne s’est pas diversifiée. On identifie quelques produits de consommation, on applique un régime fiscal répressif et on vient tirer des ressources, c’est ce qui permet à l’État de vivre », a tout d’abord précisé Aliou Bah.

« Deuxièmement, c’est là où on dit qu’au regard de la situation internationale du baril, nous sommes obligés d’augmenter le carburant, ça n’a pas de sens. Le prix du baril a même baissé ces derniers temps parce que la demande a baissé. Le temps du Covid-19, tous les gros consommateurs de carburants, les véhicules et les avions, tout le monde était cloué au sol. Le confinement n’a pas permis que les gens se dynamisent, qu’il y ait de la mobilité. Vous voulez faire croire à quelqu’un qu’au même moment où la demande a considérablement baissé, l’économie mondiale est presque à l’arrêt et c’est au même moment vous voulez faire comprendre à la population guinéenne une augmentation. Il ne faudrait pas qu’on continue d’insulter l’intelligence des gens. (…)Le seul argument c’est d’amener la population à payer la facture de la gabegie financière qu’il y a eu et ça même c’est contreproductif », a ensuite prévenu l’économiste et président du Mouvement Démocratique Libéral.

 

Diop Ramatoulaye

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