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Le secteur culturel guinéen en manque de financement : Mamadou Thug lance un cri de cœur 

L’humoriste guinéen, Mamadou Lamine Diallo, plus connu sous le nom de Mamadou Thug, n’est pas satisfait de la place réservée à la Culture dans le budget de l’État. Il l’a fait savoir en marge d’une cérémonie de lancement d’une formation à l’endroit des entrepreneurs culturels. Pour ce comédien, le secteur culturel guinéen ne bénéficie pas des accompagnements qu’il mérite. Il demande donc aux autorités du Ministère de la Culture, du Tourisme et de l’Artisanat de profiter de la transition pour donner à la Culture la place qu’elle mérite.

“Nous sommes dans une période exceptionnelle en République de Guinée. Nous sommes dans une période de refondation et de rectification institutionnelle. Ceci dit, nous allons aussi montrer dans notre secteur que c’est possible de refonder et de rectifier ce qui nous manquait. Il y a beaucoup de choses qui nous manquent, par exemple les lois, mais je sais que le Ministère de tutelle est en train de travailler dessus et je les félicite. Aujourd’hui, il y a beaucoup d’actions mais ce qui est sûr, il faut que l’Etat guinéen, à travers notre budget national, comprenne que la culture, nous ne sommes pas des mendiants, on ne va pas toujours tendre la main. Il faut qu’à travers le département de la Culture, on constate qu’il y a un vrai accompagnement du secteur de la culture. Et ça, on le fait pour le bien des acteurs culturels en général”, a-t-il indiqué.

Le représentant des acteurs culturels au CNT (Conseil national de la transition) salue la création de nouvelles institutions dans le domaine de la Culture, mais il demande à ce que celles-ci soient dotées des fonds nécessaires pour leur fonctionnement.

“Il ne faut pas créer des institutions sans mettre des fonds, c’est déplorable. Aujourd’hui, nous dans le monde événementiel, on va parler du Fonds de Développement des Arts et de la Culture (Fodac), il est important d’avoir une direction et tout, mais s’il n’y a pas de fonds afin que ces entrepreneurs qui sont formés pour demain puissent soumissionner pour avoir un accompagnement, il ne sert à rien que le Fodac existe. Il faut que le Fodac existe avec les moyens et l’accompagnement qu’il faut pour que ces opérateurs culturels puissent être accompagnés pour la promotion de la culture.

Le ministère de la Culture a réussi à créer le Fonds d’Accompagnement au Cinéma, mais je vous assure qu’il y a tellement d’argent au cinéma qu’il y a des budgets de films qui peuvent dépasser peut-être même le budget du département. Ce qui veut dire qu’il faut qu’on ose croire que c’est possible de mettre ces fonds-là au Fodic pour que les artistes du cinéma, de l’audiovisuel, puissent croire en notre culture. Il faut leur donner de l’espoir. Nous ne devons pas être le parent pauvre du gouvernement. On ne doit pas nous imposer un budget mais vous (les autorités du secteur) devez discuter avec le ministère du Budget pour que vous ayez ce que vous avez demandé afin que chaque direction, chaque EPA, puisse avoir ce qu’il doit avoir pour pouvoir aider ces acteurs culturels”, a lancé Mamadou Thug.

 

Diop Ramatoulaye

666-75-16-10

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