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Le témoignage de l’ancien ministre Isto Keïra contesté: « Nous ne sommes vraiment pas d’accord… »

Fodéba Isto Keïra, ancien ministre des Sports, de la Jeunesse et de l’Emploi jeune était mercredi à la barre du tribunal de première instance de Dixinn délocalisé à la Cour d’appel de Conakry, dans le cadre du procès des événements du 28 septembre 2009. Dans sa déposition, le témoin a affirmé que le stade du 28 septembre, où lesdits événements ont eu lieu a été rénové deux mois après le massacre.

Une version contestée par Me Bernard Sâa Dissi Millimouno, un des avocats de la partie civile. Ce dernier dit avoir relevé des « incohérences » dans les propos de l’ancien ministre des Sports qui soutient mordicus que le stade est resté comme tel quand il s’y est rendu dix jours après. Les déclarations du directeur du stade qui a dit le contraire au cours devant les juges d’instruction.

Pour lui, la visite du ministre au stade avait autre objectif que des raisons sportives comme il (le témoin à la barre) avancé. « Nous ne sommes vraiment pas d’accord avec beaucoup d’éléments issus de la déposition de ce témoin qui était à l’époque ministre de la Jeunesse et des Sports et qui était responsable de l’utilisation du stade du 28 septembre, stade où le massacre a été commis. D’abord, par rapport à la suppression des éléments de preuves, le directeur des sports a clairement indiqué que le stade avait été nettoyé. Et lui, il vient déclarer que le stade était intact lorsqu’il est venu au stade dix jours après. Il faut également noter que le directeur adjoint et le directeur général des sports aussi étaient venus au stade dès le lendemain des événements. Donc, leurs déclarations sont en contradiction avec celles de monsieur le ministre des Sports.

Mieux que cela, le ministre nous déclare qu’il était venu au stade pour voir si le match Guinée-Burkina Faso pouvait se tenir le 11 octobre effectivement au stade du 28 septembre et qu’après sa visite il y’a eu une réunion avec la fédération guinéenne de football par rapport à la tenue du match au stade et que c’est deux jours après que la FIFA et la CAF ont pris la décision pour délocaliser le match à Accra. Cela aussi n’est pas d tout une vérité. Parce que déjà le 05 octobre 2009, la fédération du football de Burkina Faso avait déjà fait circuler une note électronique de la FIFA annonçant la délocalisation du match à Accra. Cela veut dire qu’au moment où le ministre venait au stade du 28 septembre, le match avait déjà été délocalisé.

Et mieux que cela, il dit qu’il est venu dix jours après le massacre du 28 septembre. Cela veut dire que c’est le 08 (octobre 2009) qu’il est venu et que c’est deux jours après que la décision de la délocalisation du match a été pris. Si on fait le décompte la FIFA et la CAF ne peuvent pas attendre jusqu’au dix octobre pour délocaliser un match qui doit avoir lieu le 11. La déclaration du ministre ne tient pas, il est manifeste que sa visite au stade avait vraiment un autre objectif… Les manifestants ont cassé ceci, ont cassé cela. Ce n’était absolument pas pour les raisons sportives qu’il avait fait cette visite au stade. Nous pensons que c’était aussi dans la logique réelle de procéder à la suppression des éléments de preuves au stade. Ça n’a absolument rien à avoir avec la tenue du match qui était déjà délocalisé pour Accra avant son arrivée au stade », a fustigé maître Bernard Saa Dissi Millimouno, avocat de la partie civile.

Mamadou Macka Diallo 

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