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MESRSI : lancement officiel de la première édition de la Semaine Nationale de la Recherche et de l’innovation (SENARI)

La première édition de la Semaine Nationale de la Recherche et de l’Innovation (SENARI), couplée avec la remise du Prix Annuel de la Recherche et de l’Innovation (PARI) en Guinée, a été lancée ce lundi 10 juillet 2023 à Conakry, a constaté une journaliste de Guinee114.com. Organisée par le ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation, l’édition 2023 de la SENARI a pour thème: “la recherche et l’innovation au service du développement durable”.

Selon les organisateurs, cette semaine a pour objectifs de promouvoir la recherche scientifique et l’innovation en Guinée et assurer la vulgarisation des résultats probants obtenus; de stimuler la recherche et l’innovation en vue de concevoir et mettre en œuvre des projets susceptibles d’impacter de façon significative le développement socio-économique de la Guinée; de transformer les résultats de la recherche en opportunité d’affaires et d’encourager les innovateurs, les inventeurs et les entrepreneurs dans les domaines de la recherche, de l’innovation et du développement entre autres.

Guillaume Hawing, ministre de l’Education nationale et de l’Alphabétisation a lu le discours de Dre Diaka Sidibé, ministre de l’Enseignement supérieur, de la Recherche scientifique et de l’Innovation.

Selon lui, le département de l’Enseignement Supérieur à travers les directions générales de la recherche et de l’innovation s’est fixé comme mission de tirer notre système de recherche vers une économie fondée sur la science, la technologie et l’innovation. Il doit se convaincre du bien-fondé de cette stratégie afin qu’il puisse produire les fruits escomptés en matière d’investissement dans la recherche et l’innovation, la science et la technologie pour une atteinte accélérée et plus sûre des objectifs du développement durable (ODD) et de nos ambitions de plus en plus légitimes d’émergence de notre pays.

«Pour ce faire, la nouvelle politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI) doit impliquer principalement la garantie à la recherche scientifique et à l’innovation d’avoir un soutien financier constant pour l’amener à 1% du PIB.  Ce projet de politique Nationale de la recherche et de l’innovation assortie d’une stratégie est d’ailleurs en voie d’aboutissement. Ainsi, on constate un réel engagement du gouvernement à aller vers l’atteinte pour des objectifs prévus dans ce secteur. Cependant, tous les efforts seraient vains si cette construction n’était basée sur un véritable changement de paradigme, une vision nouvelle forte, partagée par tous sur la place et le rôle de la science, de la technologie et de l’innovation dans notre développement. Valeurs de créativité, mais aussi d’abnégation, de dépassement de soi et de partage»,  mentionne le discours.

Selon Guillaume Hawing, des résultats élogieux ont pu être obtenus dans plusieurs domaines de la recherche et de l’innovation dont entre autres:

«La recherche biomédicale et santé par la relance de l’unité de production du vaccin antivenimeux, des produits contre la trypanosomiase africaine humaine, des produits contre l’hypertension artérielle, des pommades contre les dermatoses; d’énormes travaux ont été faits pour la production animale de l’aulacode (formule alimentaire, technique d’élévation du rendement) et les techniques mieux élaborées d’élevage des huitres; la mise au point de technologies pour la production de matériaux de construction, de revêtement et de pavage des routes, tuiles en fibrociment, briques en terre compressée et en terre stabilisée, la mise au point de procédés de fixation de l’indigo dans la teinture; la mise au point de nouvelles variétés de riz et de maïs; la mise au point de séchoirs pour les produits halieutiques et agricoles (fours KOLIE), de procédés de fabrication du quinqueliba instantané et du yaourt, la mise au point des technologies respectueuses de l’environnement dans l’extraction du sel marin iodé, la mise au point d’un combustible substitut du charbon de bois; la mise au point d’un appareil de contrôle du comportement d’un être humain avant sa naissance; la mise au point des pompes aspirantes – refoulantes d’eau à prix modérés; la conception et la fabrication par des chercheurs indépendants du vélo nautique», a t-il cité.

Le Premier ministre Dr Bernard Goumou a présidé la cérémonie d’ouverture de la SENARI. Il a relaté les efforts fournis par son gouvernement pour appuyer la recherche et l’innovation en Guinée.

Dr Bernard Goumou, Premier ministre

“Le monde d’aujourd’hui est inéluctablement engagé dans une compétition planétaire pour la suprématie scientifique et technologique. La croissance, l’emploi et le bien être dans un pays dépendent de sa capacité à affronter cette compétition, d’où l’engagement constant de mon gouvernement à montrer l’intérêt et l’espoir que nous portons à la communauté scientifique guinéenne.

L’appui de l’Etat et celui des partenaires techniques et financiers dans l’élaboration de la politique nationale de recherche et de l’innovation pour notre pays, assortie d’une stratégie décennale est sans aucun doute l’expression d’un engagement du gouvernement de la transition pour accompagner la recherche et l’innovation dans notre pays” a souligné Dr Bernard Goumou.

Cependant, reconnaît Dr Bernard Goumou, il est évident que cet engagement pour la recherche scientifique et l’innovation reste très faible par rapport aux recommandations de l’UNESCO qui exige que les Etats investissent au moins 1% de leur Produit Intérieur Brut (PIB) dans les activités de recherche et d’innovation.

«Les difficultés de mise en application des recommandations de l’UNESCO sont sans équivoque, les principales causes de la léthargie du secteur de la recherche scientifique et de l’innovation sont liées à la faiblesse des ressources humaines, à une insuffisance des matériels et équipements de laboratoires et des infrastructures.

Les rapports élaborés par les différentes parties prenantes dans le processus de la rédaction de la politique nationale de la recherche et de l’innovation mettent en lumière l’état réel de notre système de recherche et d’innovation et nous constatons notre retard si on le compare aux données disponibles sur certains pays avec lesquels nous partageons le même espace géographique.

A titre illustratif, notre pays a un des taux les plus faibles d’étudiants inscrits au doctorat dans la sous-région ouest africaine, avec 9,92 étudiants par million d’habitants inscrits au doctorat en 2022, contre 407 pour le Sénégal en 2015 (Annuaire statistique du MESRSI 2021-2022). Ce chiffre est évocateur et traduit clairement un faible développement de la capacité scientifique dans notre pays. De même que le ratio du nombre d’étudiants par 100 000 habitants est très faible en dessous de la norme de l’UNESCO qui est de 2 000 étudiants pour 100 000 habitants, passant de 904 en 2018 à 642 en 2022», a t-il indiqué.

À en croire Dr Bernard Goumou, des dispositions sont prises pour palier à cet état de fait. «Pour inverser cette tendance, un vaste programme de formation des formateurs est enclenché à travers le projet dénommé : 1000 PhD et 5 000 masters en vue de pourvoir nos universités, Instituts et Centres de recherche, d’enseignants-chercheurs de rang magistral dans un futur proche. Il en est de même de la construction des infrastructures de haut standing qui vont accueillir les futurs étudiants aux profils scientifiques, à l’image des classes préparatoires pour les grandes écoles, qui doivent voir le jour très prochainement dans la préfecture de Dalaba», a t-il fait savoir.

La SENARI se déroule du 10 au 14 juillet 2023 au palais du peuple de Conakry. Une semaine au cours de laquelle il y aura des formations, des expositions, des panels et conférences et la présentation de la politique nationale de la recherche et de l’innovation (PNRI).

Diop Ramatoulaye

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