, ,

Meurtre de manifestants à Conakry : le gendarme Ibrahima Baldé acquitté par la justice

Le margis-chef Ibrahima Baldé sort victorieux de son procès. Le tribunal criminel de Dixinn a déclaré le gendarme non coupable des faits mis à sa charge et l’a renvoyé des fins de la poursuite.

Accusé d’avoir tué des manifestants sur l’Axe le Prince, le procès du margis-chef Ibrahima Baldé est situé sur son sort. Près de 7 mois après l’ouverture de son procès, le tribunal criminel de Dixinn a rendu son verdict ce lundi, 08 janvier 2024. La juridiction de première instance a estimé que l’accusé n’a pas commis les faits qui lui sont reprochés et l’a purement et simplement acquitté. Le gendarme devrait donc recouvrer sa liberté après plus d’une année de détention.

Il était poursuivi dans cette affaire pour des faits de « meurtre, atteinte à la vie, et coups et blessures volontaires ayant entraîné la mort sans intention de la donner ». Des accusations qui faisaient suite à une manifestation appelée par le FNDC (Front National pour la Défense de la Constitution), le 20 octobre 2022, au cours de laquelle l’agent avait été filmé en train d’utiliser son pistolet pour faire des tirs à Bambéto Magasin. Trois jeunes avaient été tués ce jour-là et le lendemain sur l’Axe le Prince.

A l’ouverture de son procès, le 19 juin 2023, l’accusé avait rejeté en bloc les faits mis à sa charge. Ibrahima Baldé a reconnu avoir utilisé son arme lors des opérations de maintien d’ordre, mais il a assuré que c’était uniquement pour faire des tirs de sommation en vue de dissuader un manifestant qui détenait aussi une arme à feu. Il a laissé entendre que son arme ne pouvait d’ailleurs pas tuer quelqu’un qui était distant de sa position, comme c’était le cas ce jour-là. Son supérieur hiérarchique, le lieutenant Aboubacar Keïta, qui a comparu en qualité de témoin, a confirmé cette version.

L’avocat des parties civiles s’est retiré du procès avant la phase des plaidoiries et réquisitions, dénonçant un manque d’objectivité dans la conduite de la procédure et le refus du parquet d’agir dans le sens de la manifestation de la vérité. En effet, maître Thierno Souleymane Baldé avait sollicité un transport judiciaire sur le terrain pour vérifier les propos tenus par l’accusé et son supérieur hiérarchique à la barre, mais sa requête a été rejetée.

Guinee114

Articles similaires