Que se passe-t-il au palais Mohamed V entre le Colonel Mamadi Doumbouya et celui que beaucoup appelaient il y a peu, le tout-puissant secrétaire général de la présidence ? Le Colonel Amara Camara, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est de plus en plus effacé. Depuis quelques semaines, c’est une autre figure auprès du président Doumbouya, qui prend de l’ascendant. Djiba Diakité, directeur de cabinet et ami de l’ancien légionnaire français, sort de l’ombre.
Oui, le colonel Amara Camara et d’autres membres du cabinet présidentiel étaient à l’hôtel lors de la présentation aux médias du deuxième numéro du magazine de la direction de la communication et de l’information (DCI). Mais cette fois, c’était sous la présidence de Djiba Diakité que cet événement était placé.
Toute la communication autour du lacement du projet branding national a été faite autour de la personne de Djiba Diakité, directeur de cabinet. Là aussi, contrairement à un passé récent, le SG de la présidence n’était pas au centre. Malgré l’ouverture du dialogue et la tenue ce dimanche d’une assemblée des chefs d’Etats de la CEDEAO notamment sur le cas Guinée, aucune conférence de presse du secrétaire général et porte-parole de la présidence n’est annoncée alors qu’il avait prix goût à de tels exercices médiatiques.
Ces éléments et tant d’autres laissent de plus en plus l’opinion se poser des questions sur la nature des relations entre Mamadi Doumbouya et Amara Camara ou alors ce que les deux cacheraient à travers cet effacement du second.
Après la prise du pouvoir et la prestation de serment du colonel Mamadi Doumbouya, l’image d’Amara Camara s’est vite imposée comme étant la deuxième grande figure de la transition. Beaucoup lui ont reproché à tort ou à raison derrière des nominations sur la base des appartenances familiales et des relations. Parents, amis et connaissances du tout-puissant secrétaire général auraient été nommés un peu partout. Certains vont même jusqu’à estimer que le colonel Amara a plus de proches et amis dans l’administration publique que le président lui-même. Les derniers coups de colère du président de la transition contre certains cadres lui auraient-ils emmené à s’apercevoir que certains responsables sont parrainés par le colonel Amara Camara ?
La gestion du cas du capitaine Moussa Dadis Camara serait-elle à l’origine d’une discorde ? Si Moussa Dadis Camara a été jeté en prison malgré son statut d’ancien président, il n’a pas bénéficié d’un placement à résidence surveillée, beaucoup y voient un règlement de compte de l’actuel homme fort proche de Mamadi Doumbouya qui s’est fait emprisonner par le même capitaine Dadis lors de la transition de 2008. Les autorités judiciaires ont déployé beaucoup d’effort pour expliquer que le maintien de Dadis en prison est la stricte application de la procédure, mais ce n’est pas ce que pense la grande opinion.
Pourrait-on parler d’isolement du colonel Amara ? Cet effacement serait-il plutôt l’expression d’un climat de méfiance entre les deux hommes ? Autant de questions que l’on pourrait se poser avant d’avoir des réponses de la part des principaux concernés.
Ousmane Diakité