En écoutant des Guinéens plus ou moins introduits, en suivant l’actualité ces derniers temps, les émissions de grande audience comme l’émission « on refait le monde » sur Djoma-TV du lundi 13 février, j’ai sursauté devant les révélations d’un journaliste sur le népotisme dont tente de se livrer un haut perché du Palais dans les nominations au niveau des EPA avec une forme de trafic d’influence en abusant de la confiance du Président Mamady Doumbouya.
Djiba Diakité, c’est le nom entendu, proclamé « bienfaiteur « du Colonel Mamadi Doumbouya, promu ministre directeur de cabinet à la présidence de la République, brillerait selon la révélation, mais pas de la meilleure manière souhaitable pour l’image et l’honneur d’un Président qui a juré et fait jurer les cadres de s’engager honnêtement, résolument et uniquement pour la cause de la Guinée meurtrie par la mauvaise gouvernance.
Si l’honnêteté m’oblige de reconnaître que depuis son avènement au sommet de l’Etat, l’homme du 05 septembre dégage le sentiment d’un Président dévoué et déterminé au service de la Guinée, il est tout aussi juste d’affirmer que certains de ses collaborateurs et proches laissent transparaître des signes qui risquent de tâcheter la noble et indispensable mission de la refondation promise.
Qu’on l’aime ou non, personne, à ce jour, ne peut mettre en doute la moralité du Président Mamadi Doumbouya dans un quelconque dossier de l’Etat. Cette posture que le tombeur du régime Alpha Condé revendique s’est traduite et se prouve dans les actes que le Colonel Mamadi Doumbouya pose depuis le 05 septembre 2021 notamment le choix des cadres pour animer la nouvelle gouvernance. Sur ce registre, le Président de la Transition, il faut l’avouer, a fait confiance et promu des connaissances et proches à lui, mais il est également bienséant et franc de reconnaître que dans l’ensemble des nominations opérées depuis sa prise de pouvoir, le Colonel Doumbouya ne connaissait pas les 95 % des cadres nommés dans le gouvernement, au niveau de l’administration publique que sont les milliers de secrétaires généraux, chefs de cabinet, conseillers, directeurs généraux et nationaux, gouverneurs, Préfets, ambassadeurs, DAAF etc.
Tout cela resulte d’une certaine volonté du Président du CNRD d’être honnête, juste envers les Guinéens, de privilégier la compétence et l’intégrité sur des préférences d’ordre familial ou irrationnel, d’impulser ses collaborateurs vers la bonne direction.
Pour ceux qui connaissent son milieu familial, il semblerait que le Colonel Mamadi Doumbouya a prévenu les uns et les autres sur son intransigeance face à tous ceux qui tenteraient de confondre la famille et le pouvoir.
C’est digne des grands Hommes qui font le choix de l’histoire.
Malheureusement, le fait que le nom de son ministre directeur de cabinet, Djiba Diakité, que d’aucuns présentent comme son bienfaiteur en Europe, soit sur tous les tableaux contrarie cette logique.
Ministre Directeur de cabinet, le 08 octobre 2021, un mois après la prise du pouvoir, président du conseil d’administration de l’ARPT, le 14 mars 2022, président du conseil stratégie du projet Simandou en juin 2022, les mauvais effets du pouvoir gagnent peu à peu Djiba Diakité qui donne déjà l’impression d’être dans un mental de dauphin.
Dès les premiers jours de sa nomination, il a voulu paraître comme le numéro 2 de la présidence de la République en cherchant à prendre l’ascendance et avoir la préséance sur le tempéré et l’agneau ministre secrétaire général de la présidence de la République, le colonel Amara Camara.
L’ingénieur, dont on ignore les références universitaires, cache manifestement des carences intellectuelles dans l’orgueil, la grandiloquence, l’arrogance, le mépris envers des cadres et agents placés sous sa responsabilité par les attributions administratives.
Depuis que le Président de la Transition, le Colonel Mamadi Doumbouya a réitéré sa volonté de ne pas séjourner une seconde de plus au Palais Mohammed VI, il se démène comme un prétentieux diable à la succession en voulant occuper de nombreux postes administratifs par la promotion des membres de sa famille. Une forme de népotisme contre laquelle le Colonel Mamadi Doumbouya a farouchement combattu dès les premiers jours.
Cité à tors ou à raison dans certaines affaires sulfureuses comme la troublante accusation de 9 milliards GNF qu’aurait versé le propriétaire de Guinée Games Antonio Souaré, Djiba Diakité n’est pas sans rappeler les personnages « proches »encombrants qui ont négativement impacté l’image des anciens Présidents Guinéens.
Le Président Ahmed Sekou Toure, pour dirigeant désintéressé du bien public ou patriote Guinéen et Africain qu’il a été, impossible de faire oublier le camp Boiro et d’autres lieux de détentions où ont périt des nombreuses personnalités comme Fodeba Keita, Ibrahima Barry 3, Boubacar Telli Diallo, Magassouba Moriba, Loffo Camara, Diawandou Barry, Karim Bangoura, Kara Keïta de Soufiane, Alioune Drame, Dr Alpha Oumar Barry à cause, en grande partie, de la haine de son frère Ismaël Touré, président du Comité révolutionnaire qui a jugé et condamner ces hauts cadres de l’époque.
Sékou TOURE n’a jamais vendu une parcelle du territoire guinéen, n’est pas connu avec des comptes bancaires à l’étranger ou des immeubles ici ou ailleurs, mais les nombreux morts ont eues raisons de toute cette précaution pour son image. Il reste coupable d’avoir laissé ismael, « proche »parent à lui, faire ce qu’il as voulu pour régler des comptes personnels au nom du Fama.
De l’autre côté, On aura beau loué la politique de libéralisme et la magnanimité de Lansana Conté, l’histoire lui impute les tragiques événements du 04 juillet 1985 suite au remaniement du 22 Décembre 1985 inspiré par certains de ses amis et proches collaborateurs militaires du CMRN qui l’ont poussé à la répression extrême contre les auteurs d’un coup d’Etat raté. Il se ravisera rapidement avec son esprit militaire vif en éloignant beaucoup d’entre eux comme le tout puissant Facinet Toure, très ami et confident du général qui se retrouvera à l’intérieur du pays comme ministre résident.
Un autre tout puissant Alseny Rene Gomez fera les frais de l’intransigeance d’homme d’état du militaire Lansana conte suite à la mutinerie des 2 et 3 Février 1996.
La maladie et l’âge auront malheureusement raison du général avec d’autres proches qui feront subir au pays le laxisme, les détournements, les vols des deniers publics, la corruptions, le trafic d’influence à travers des décrets et contre décrets qui ont caractérisé la gestion de certains de ses collaborateurs proches vers la fin de son règne et qui ont favorisé la popularité du capitaine Moussa Dadis Camara quand il a renversé son régime après sa mort, le 22 décembre 2008.
Le capitaine Moussa Dadis Camara à la barre aujourd’hui est victime de ses proches et collaborateurs malhonnêtes qui ont voulu s’abriter derrière son pouvoir pour s’enrichir.
Enfin, des parents et poches qui ont pour noms Alpha Mohamed Condé, le fils, Mohamed Lamine Condé COMOLAM, le neveu, Dr Mohamed Diane, l’homme de main, et quelques opportunistes démagogues qui recyclent de régime en régime auront raison de l’engagement du professeur Alpha Condé à servir la Guinée.
En rejetant les compétences au profit des « péchés », l’ancien Président et beaucoup de ses collaborateurs notamment sont l’objet de multiples plaintes qui risquent de les poursuivre jusque dans la tombe.
Pour le Colonel Mamadi Doumbouya, il est encore temps de remettre les pendules à l’heure en rappelant à l’ordre tous ceux qui auprès de lui veulent le faire dérailler sur sa voie de porter historique et qui consiste, justement, à corriger les conséquences lourdes de la mauvaise gouvernance du passé. La refondation de l’état passe forcément par là.
Ousmane Diakité
