Les avocats de l’ancien aide de camp du Capitaine Moussa Dadis Camara, ancien président de la transition, ont posé des questions au Colonel Blaise Goumou le mercredi, 1er février 2023 au tribunal criminel de Dixinn délocalisé à la cour d’appel de Conakry dans l’affaire du massacre du 28 septembre 2009. Les débats ont été houleux entre les conseils du commandant Aboubacar Sidiki Diakité dit Toumba et Colonel Blaise Goumou qui dit avoir vu Toumba et ses éléments tirer en direction du stade à l’enceinte duquel étaient massés les manifestants. Maître Lancinet Sylla estime que Blaise Goumou ne fait qu’accuser son client à tort.
«Je viens de relever avec tous ceux qui ont suivi l’audience d’aujourd’hui que Monsieur Blaise ne fait qu’accuser à tort, sans aucune preuve, Monsieur Aboubacar Diakité dit Toumba. Je lui ai posé des questions consistant à savoir est-ce qu’il a vu Monsieur Aboubacar Diakité dit Toumba en train de tuer un manifestant, en train de violer une manifestante, en train de piller, en train de voler, il a répondu par la négative. Ce qui signifie que ce Monsieur n’a nullement vu monsieur Aboubacar Diakité dit Toumba en train de se rendre coupable d’une quelconque des infractions que j’ai énumérées tout à l’heure et pour lesquelles Monsieur Aboubacar Diakité est renvoyé devant ce tribunal. Je lui ai également posé la question de savoir s’il a vu Monsieur Diakité en train de donner des instructions à une quelconque personne dans le sens de commettre une quelconque des mêmes infractions, il a répondu également par la négative. Ça veut dire qu’il n’y a pas de preuve, ça veut dire que ce Monsieur est dans l’acharnement contre Monsieur Diakité, ça veut dire que ce Monsieur ne fait que développer une haine viscérale contre Monsieur Aboubacar Diakité. Il est jaloux de lui. Monsieur Toumba n’est pas responsable de son destin. Il va jusqu’à se comparer à lui: il a eu un poste de responsabilité, je n’en ai pas eu, il a eu un véhicule je n’en ai pas eu, il a eu de l’argent, je n’en ai pas eu. Ce que ce Monsieur oublie que chacun vient dans ce monde si bas avec son destin. Qu’il soit un bon croyant», a souligné maître Lancinet Sylla.
Sur le sujet des gendarmes issus des services spéciaux d’alors dirigés par le Colonel Moussa Thiégboro, l’avocat à la cour s’est posé plusieurs questions.
«Vous savez il parle d’élèves gendarmes mais ce qui est extraordinaire chez Monsieur Blaise Goumou c’est la rétention de l’information. On dit que des crimes ont été perpétrés, on parle des bérets rouges, on parle des gendarmes qui relevaient des services de Monsieur Moussa Thiégboro. Mais où sont ces bérets rouges? Où sont ces gendarmes ? Pourquoi n’ont ils pas pu être identifiés? C’est parce que personne ne veut donner des informations. J’ai envi tout fait pour qu’il nous dise, ils étaient au nombre de combien là-bas? Or, il a avoué à la barre, il fait partie des pionniers de ceux qui ont donné corps aux services spéciaux. C’est eux qui ont formalisé les services spéciaux, qui ont défini, donné du contenu aux différentes structures que ces services spéciaux comportent aujourd’hui. Il a dit que eux, ils ont été affectés au nombre de vingt trois (23). Mais combien de policiers ont été affectés? En dehors des cadres, quels sont ceux qui composaient le personnel? Monsieur Moussa Thiégboro à cette barre a parlé de deux cent (200) personnes. Où sont ces deux cent (200) personnes? Pourquoi ces deux cent personnes n’ont-elles pas été identifiées? Voilà autant de questions qui se posent. C’est parce que ceux qui étaient aux services spéciaux n’ont jamais voulu donner des informations dont ils sont dépositaires et lesquelles informations peuvent permettre d’aboutir à la manifestation de la vérité», a-t-il déploré.
Les débats continueront le lundi prochain avec toujours les avocats de la défense.
Mamadou Macka Diallo
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