Les communautés vivantes dans les régions impactées par les projets de développement socio-économique interpellent le gouvernement à travers le ministère des Mines et de la Géologie pour l’adoption et l’application du Référentiel national pour la compensation et la réinstallation des personnes impactées par ces projets.
Ce référentiel a été déposé depuis le mois de septembre 2022 sur la table du ministre des Mines et de la Géologie. Près de huit mois après, les représentants des communautés impactées continuent de courir derrière son adoption.
Au cours d’un point de presse tenu ce vendredi à Conakry, Yacouba Camara, leader communautaire dans la commune rurale de Kintinian située dans la préfecture de Siguiri, a lancé un appel pressant aux autorités de la transition. «Nous sommes inquiets du retard pour l’adoption et la mise en œuvre de cet important document qui devait combler le vide en matière de compensation en Guinée. Nous demandons urgemment au ministre des mines et de la géologie, au premier ministre chef du gouvernement d’adopter le référentiel national sur la compensation et la réinstallation des populations impactées par les projets de développement.
Adopter ce référentiel, c’est protéger les droits des communautés impactées par les projets de développement en Guinée. C’est mettre fin aux violations des droits des populations locales impactées. Un cadre légal juste est gage de paix entre les communautés et les entreprises. Nous avons perdu nos plantations, nos jardins du fait des travaux des miniers. On a tout perdu aujourd’hui, on est impacté par ces travaux», a-t-il lancé.
Selon Ansoumane Camara (Ziko), leader communautaire à Damaro dans la préfecture de Kérouané, l’adoption de ce référentiel va apporter beaucoup dans la vie de la communauté.
«La communauté ne vit que par la terre parce que c’est une communauté essentiellement agro pastorale. Ce sont des terres de l’agriculture, des champs de manioc qui sont retirés et il n’y a aucune base juridique aujourd’hui qui peut aider la communauté à calculer ce qu’elle doit avoir en cédant ces parcelles aux sociétés.
C’est pourquoi on a besoin vraiment d’une base juridique, nationalement reconnue et par le gouvernement, et par les sociétés mais aussi par nous les communautés pour qu’on puisse recadrer s’il faut pour qu’on puisse mettre la pression pour atteindre le maximum de profits pour la société.
Il ya beaucoup de membres des communautés qui sont dépossédé de leurs terres il ya plusieurs mois, aucune réaction n’est faite, pas de compensation et la communauté ne peut pas accéder à ces terres-là alors qu’ils n’ont rien eu, alors que chaque année ils cultivaient sur ces terres-là. Aujourd’hui, ce n’est pas compensé puisqu’il n’y a pas de droits pour nous sur lesquels on peut se baser pour mettre pression sur l’entreprise pour qu’on puisse procéder à la compensation idoine», a t-il alerté.
Les regards de ces communautés impactées restent tournés vers les autorités de la transition qui sont urgemment sollicitées afin d’aider ces communautés à entrer en possession de leurs droits.
Diop Ramatoulaye
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