La télévision nationale guinéenne RTG, a montré vendredi, 27 décembre 2024, un navire accosté au Port Autonome de Conakry avec à son bord, plusieurs milliers de tonnes de blé dont le destinataire final est le Mali. Un don de la Russie au Mali d’Assimi Goita dont la réception est faite en présence d’un diplomate Malien.
Selon l’Ambassadeur du Mali en Guinée, le colonel-major Mamadou Keita, il s’agit de «65 mille 500 tonnes de blé en provenance de la Fédération de Russie». Il dit saluer «le leadership du président de la transition du Mali, son excellence le Général d’armée Assimi Goita» et, à travers cette opportunité, «exprimer toute ma gratitude aux plus hautes autorités de la Guinée, le Président de la République, le Général d’armée Mamadi Doumbouya». A partir de Conakry, ce blé sera transporté au Mali par la voie terrestre en passant par la frontière de Kourémalé.
La Guinée, « ni pro ni anti » !
Ce geste de la Russie au Mali, qui n’est pas le premier, intervient à un moment de rupture entre Bamako avec les puissances occidentales et dans un contexte de guerre russo-ukrainienne. Difficile donc de le déconnecter de l’opération séduction de Moscou en Afrique pour se positionner comme une alternative à la coopération avec la France et d’autres pays occidentaux. Mais pour les autorités guinéennes, le transit de ce don russe par le port de Conakry est placé sous le sceau de l’amitié entre Conakry et Bamako et, surtout, celui de la performance du port autonome de Conakry qui se positionne comme un port de transit pour beaucoup de pays limitrophes.
«En 2023, nous avons reçu environs 98 mille tonnes de denrées sans compter les équipements et les autres conteneurs. Avec ces deux bateaux, nous sommes pratiquement à 112 mille 500 tonnes. Et vous vous rendez compte qu’en moins de deux ans, c’est 200 mille tonnes de blé qui a été évacué à l’avantage du Mali, nous ne pouvons que nous réjouir», a déclaré Mohamed Sidibé, membre de la forte communauté Malienne en Guinée.
Ces dernières années, le Port de Conakry fournit beaucoup d’efforts pour attirer le transit malien. Mais face à son concurrent direct à savoir le Sénégal, la Guinée fait face à un handicap : le manque d’infrastructures routières de qualité.
Thierno Amadou Camara (MBonet, Rescapé N°4)
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