Le 03 février 2024, alors que le Conseil national de transition, qui fait office d’organe législatif, s’apprêtait à voter l’autorisation de ratification des conventions révisées sur le projet Simandou, le débat sur les fameux sept cents (700) millions de dollars de Rio Tinto a réapparu. Un montant qui avait mis l’ancien président Alpha Condé au cœur d’un soupçon de corruption et jeté un discrédit sur la gouvernance du secteur minier guinéen.
Et, c’est un conseiller qui a suscité le débat. Mansa Mousssa Sidibé, puisque c’est de lui qu’il s’agit, est un ancien inspecteur général du travail et ancien ministre. « Un élément est apparu dans le rapport de notre commission, relatif au paiement d’une somme transactionnelle de sept cents millions. Je pose le problème parce que je n’ai pas encore eu des informations dessus et tout le monde sait que ce chiffre a donné beaucoup d’explications, je ne sais pas si on s’en est saisi », demande-t-il.
Le ministre de l’Economie et des Finances, Moussa Cissé, son collègue en charge de l’Energie et le président du comité de suivi du projet Simandou, Djiba Diakité, étaient aussi présents. Mais c’est le ministre des Mines et de la Géologie, Moussa Magassouba, qui a répond au conseiller.
« Il y a eu négociation entre l’Etat guinéen d’alors et Rio Tinto Simfer qui détenait à l’origine les quatre blocs. Deux ont été retirés et mis dans le portefeuille de l’Etat. Un appel d’offres international a été fait où Winning Consortium a été déclaré gagnant à l’époque. Il y a eu des contentieux, des désagréments entre Rio Tinto et le gouvernement guinéen. Ensuite il y a eu un accord entre eux. L’accord disait quoi ? Rio Tinto a dit que la Guinée va créer maintenant deux sociétés : Infraco et Simfer. Infraco qui va s’occuper des rails et du port, ça c’est l’infrastructure. Et la mine.
L’Etat va détenir ses 15% dans la mine mais avec la création d’Infraco, l’Etat accepte de se retirer de l’infrastructure. En compensation, Rio Tinto perd une valeur transactionnelle de sept cent (700) millions de dollars. Nous tous, même ceux d’entre nous qui étions à l’étranger à l’époque, on a entendu ça par voie de presse. La République de Guinée d’alors avait négocié sa sortie de propriété des infrastructure ferroviaire et portuaire contre la perception de cette somme mais elle est restée actionnaire dans la mine à hauteur de 15% comme le code minier le prévoit » a répondu le ministre Moussa Magassouba.
En conclusion, le ministre mentionne que sous le leadership de son excellence du nouveau président, Mamadi Doumbouya, « nous avons fait table rase de ça, nous avons dit que la Guinée va détenir 15% dans les mines, 15% dans les rails et 15% dans le port. C’est ce qui fût Et, c’est ce qui fut fait et nous avons sacrifié un centime ».
Thierno Amadou M’Bonet Camara (Rescapé N°4)
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