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Tierno Monénembo : « Les Guinéens ne savent rien faire d’autre que de fabriquer des dictateurs »

« Les dérives autoritaires du CNRD et la prise en otage de l’avenir démocratique de la Guinée : Constat, Analyse, Enjeux et Solutions ». C’est le thème d’une conférence animée ce mercredi à la Maison de la Démocratie et des Droits de l’Homme de Guinée (M2DH) située à Nongo Morykanteya dans la commune de Ratoma. L’écrivain Tierno Monénembo accuse le président de la transition de vouloir s’éterniser au pouvoir et impute cette responsabilité notamment aux intellectuels.

 Les restrictions sur internet, le brouillage des médias, l’exil de certains acteurs politique, l’élévation du président de la transition au grade de général et le manque de visibilité sur l’exécution du chronogramme de la transition, sont entre-autres signes qui montrent que Mamadi DOUMBOUYA ne veut pas quitter le pouvoir le 31 décembre prochain. C’est du moins l’avis de Tierno Saidou DIALLO alias Tierno Monénémbo, écrivain guinéen.

« Si en janvier, il n’y a rien de fait, comment voulez-vous qu’on organise quoi que ce soit. Ce n’est pas possible. C’est évident. Il veut rester au pouvoir. J’ai l’impression qu’il va organiser l’élection bidon en se présentant lui-même comme candidat. S’il voulait partir, il y a longtemps, on aurait tout mis en place », s’insurge l’auteur des Crapauds Brousse.

 

Cet écrivain accuse les populations guinéennes de cautionner ce qui leur arrive. Il pointe surtout du doigt notamment certains intellectuels.

« Les Guinéens ne savent rien faire d’autre que de fabriquer des dictateurs. Dès que quelqu’un arrive, on l’applaudit. Même les intellectuels l’applaudissent. ‘‘Mangué, mangué, prési, prési’’. Un intellectuel qui applaudit est un criminel. L’arme de l’intellectuel, c’est l’esprit critique. C’est l’observation lucide des choses ».

Comment faire en sorte que la transition en cours prenne fin le 31 décembre 2024 conformément au chronogramme arrêté avec la CEDEAO ?

« Il faut qu’on mette de côté les guéguerres. Qu’on organise toutes les forces politiques et sociales du pays, fédère les objectifs. Il est grand temps à mon avis que tous les dirigeants exilés reviennent au pays. Tous les Guinéens viendront rassembler. Si on le fait, on peut imposer la fin de la transition en décembre », répond Mo Nénembo

A cette conférence, l’écrivain a exprimé sa solidarité à Sékou Jamal Pendessa SG du SPPG en détention à la maison centrale depuis le 22 janvier.

La rédaction de Guinée114.com

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