,

Un an du CNRD: la Maison de la presse, une autre promesse mal tenue…

Bientôt le premier anniversaire du Comité national pour le rassemblement et le développement (CNRD) au pouvoir. Le ton est déjà donné pour les traditionnels points de vue sur le bilan à mi-parcours d’une transition qui a encore du mal à démarrer, onze (11) mois après le coup d’Etat du 05 septembre 2021. En ce qui concerne la presse, en dehors de toute propagande, le constat impose d’avouer que certaines promesses faites par le Colonel Mamadi Doumbouya, ne sont pas tout à fait tenues. 

Dans son premier numéro présenté vendredi dernier dans un hôtel huppé de la place, un magazine de la direction de l’information et de la communication (DCI) de la Présidence, a tenté de présenter certains « acquis » concernant la presse. Une certaine confiance entre la presse et le pouvoir y est évoquée pas sans énumérer quelques actions qui auraient concouru à cette prétendue confiance.

Il est encore trop tôt pour parler de la promesse de rehausser la subvention de l’Etat accordée aux médias privés et à la maison de la presse. Mais à propos de la construction d’une maison de la presse, une correction s’impose. Une villa à usage d’habitation a été mise à disposition mais les journalistes attendent toujours la Maison de la presse promise par le colonel Mamadi Doumbouya himself.

Il faut rappeler que c’est à l’occasion d’un déjeuner de presse au palais Mohamed V le vendredi 07 janvier 2022 que l’homme du 05 septembre 2021, dans son discours devant les journalistes, a promis «la réalisation de la prochaine maison de la presse » comme étant “l’un des chantiers de la transition”.

Mais à la surprise de beaucoup, quelques semaines après il a été annoncé qu’une maison est mise à notre disposition. Une bâtisse potentiellement litigieuse, perdue dans les entrailles du quartier résidentiel La Minière alors que l’essentiel des médias sont en banlieue. D’ailleurs, l’impressionnante maison, sa piscine et ses autres installations n’avaient pas été faits pour être une maison de la presse. Il s’agit d’une maison à usage d’habitation.

 Au lieu donc de tenir la promesse de construire une véritable maison de la presse à l’image parce exemple du Sénégal, on s’est contenté de remettre à la presse les clefs d’une villa construite par l’ancien directeur général du patrimoine bâti public. Celui-ci venait de se faire déposséder « sa maison » par les militaires au pouvoir, sous prétexte qu’elle est construite sur un domaine de l’Etat.

Si beaucoup ont apprécié ce geste des nouvelles autorités, d’autres ont estimé que la presse venait ainsi d’être roulée dans la farine. Une promesse est une dette. Il fallait simplement construire et mettre à disposition une maison de la presse comportant les commodités y afférentes.

D’ailleurs, l’image de la presse a pris un coup au niveau de la grande opinion publique. Comment peut-on faire sortir un occupant de cette façon, sans lui accorder un délai raisonnable et que la presse cautionne cela ? C’est la question que beaucoup ont pu se poser. Ces sceptiques se demandent même si la presse ne risque pas d’être délogée quand le CNRD ne sera plus au pouvoir et que l’ancien occupant intente une action en justice en mettant en avant la façon qui a caractérisé la saisie de ce qu’il considèrerait être sa maison.

Ne nous empêchons pas de lever le petit doigt et dire que la promesse de construire une nouvelle maison de la presse n’est pas encore tenue. Heureusement que le colonel Mamadi Doumbouya a encore le temps de revoir cette situation et faire construire une maison de la presse dédiée à être cela. Heureusement qu’il a autour de lui, d’anciens journalistes qui ne manqueront pas de le lui rappeler. On compte sur eux. En réalisant une nouvelle maison de la presse comme il l’a dit, le colonel Mamadi Doumbouya se démarque positivement de ses prédécesseurs et, surtout, honore un engagement pris sans aucune forme de contrainte.

[irp posts=”26015″ name=”Nouvelle maison de la presse: des journalistes appellent à refuser le cadeau” du CNRD (Déclaration)”]

Thierno Amadou M’Bonet Camara

622 10 43 78

Articles similaires