L’examen du dossier de viol sur mineure suivi de grossesse qui s’est passé à Yimbaya, commune de Matoto, et dans lequel est accusé l’Imam, El hadj Amadou Barry, se poursuit au tribunal criminel de Mafanco. L’audience de ce 09 mai 2023 a été consacrée aux plaidoiries et réquisitions.
Dans ses plaidoiries, maître Paul Lazard Gbilimou, conseil de la partie civile, a demandé au tribunal d’être dure dans sa décision. Il a fait savoir que l’accusé est un habitué des faits. Pour lui, il a usé de sa position de religieux pour tromper la jeune fille en la miroitant qu’il va la marier.
L’Imam a entretenu des relations intimes avec sa victime qui n’avait que 14 ans, trois (3) fois dans la mosquée et une fois dans sa boutique, selon l’avocat de la partie civile
L’avocat a soutenu aussi que l’Imam qui était le maître coranique de la fille, a posé les actes pour lesquels il est poursuivi, pendant le mois du Ramadan.
Maître Paul Lazard demande la condamnation de l’accusé à la plus lourde des peines en application des dispositions des articles 268 du code pénal et 818 du code de l’enfant.
Pour la réparation de tous les préjudices causés, l’avocat de la partie civile a sollicité du tribunal siégeant en matière criminelle, la condamnation de l’accusé au paiement de cinq milliards (5 000 000 000 ) de francs guinéens.
Prenant la parole, le procureur Ibrahima Kanfory Camara a tout d’abord rappelé les faits.
Selon lui, la fille a dit en chambre de conseil, c’est-à-dire à huis-clos, avoir constaté des tatouages sur le corps de l’Imam au moment où elle décrivait ce dernier.
Il a dit aussi que les résultats de l’expertise montrent que l’enfant est de l’accusé, El hadj Amadou Barry.
En raison de ce qui précède, il a demandé au tribunal de retenir l’accusé dans liens de la culpabilité de viol sur mineure et en application des dispositions de l’article 268.2, le condamner à 15 ans de réclusion criminelle.
Maître Fodé Camara de la défense, par contre, a balayé d’un revers de la main la déclaration du Ministère public selon laquelle l’accusé enseignait le Coran à la fille.
En revanche, l’avocat de la défense a reconnu que son client porte des tatouages sur son corps. Mais selon lui, cela n’établit pas sa culpabilité dans cette affaire viol.
D’après ses explications l’Imam portent ces tatouages depuis son enfance. Et c’est connu de beaucoup à Yimbaya.
En conséquence, l’avocat de la défense a demandé au tribunal, l’application des dispositions de l’article 544 du code de procédure pénale, en renvoyant son client des fins de la poursuite pour des infractions non constituées.
Maître Paul Yomba Kourouma, autre avocat de la défense, a souligné que ce dossier est purement social.
« Ce Monsieur (l’imam) est victime de son érudition », a fait remarquer maître Paul Yomba.
Avant de finir, l’avocat de la défense a demandé au tribunal de tenir compte des plaidoiries de son codéfendeur qui a sollicité l’application de l’article 544 du code de procédure pénale et renvoyer leur client des fins de la poursuite.
Pour sa propre défense, l’accusé a dit qu’il se range derrière les déclarations de ses avocats et réitère son opposition à l’expertise qui l’incrimine.
C’est sur ces mots que le président du tribunal, Souleymane I Traoré, a mis l’affaire en délibéré pour décision être rendue le 23 mai 2023.
Mamadou Macka Diallo depuis le TPI de Mafanco
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