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Digitalisation de l’Afrique de l’Ouest: la Guinée fait face à ses responsabilités de leader

Conakry-20 Février 2021 La Guinée n’est pas qu’un scandale géologique ! Avec sa position géographique de seul pays ouest africain ouvert à la fois à six autres pays et à la mer, la République de Guinée est aussi un membre clef de l’alliance Smart Africa dont l’objectif est d’accélérer la digitalisation du continent et créer un marché digital unique. Les autorités guinéennes, à travers le ministère des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique, multiplient le déploiement d’infrastructures structurantes et l’adoption de textes juridiques et réglementaires afin de jouer pleinement et de bonne foi son rôle naturel de porte flambeau de cette digitalisation de la sous-région, comme l’ambitionne l’alliance Smart Africa. 

Au cours des cinq derniers mois, des actions d’envergure et concrètes ont été posées de manière à renforcer l’espoir d’un développement rapide du secteur du numérique, conformément non seulement au vœu pieu du chef de l’Etat, Professeur Alpha Condé, de ne pas rater cette quatrième révolution industrielle – celle du numérique – mais aussi en adéquation avec des directives du Premier ministre pour qui ce secteur doit être un gros contributeur au PIB.

Après le lancement de la commercialisation du backbone national, suivi de la mise en place du conseil d’administration de la SOGEB (Société de Gestion du Backbone), le lancement de la construction d’un dater center ultramoderne (en cours de réalisation à Koloma), le projet pilote Wifi pour tous, le Premier ministre a procédé le 15 février 2021, au lancement de la construction d’une Technopole aux performances uniques en Afrique de l’Ouest. Infrastructure stratégique qui sera bâtie sur un périmètre de 2 hectares, dont le chantier est lancé à Sonfonia, et devant abriter entre autres un dater center et son backup, un centre d’excellence de recherche et d’innovation à partir d’où des applications notamment pour la digitalisation de l’Etat seront déployées.

Dans un récent discours, le ministre Saïd Oumar Koulibaly nous expliquait ce qui suit : «Nous avons le flagship de l’inter connectivité des pays africains. Cela veut dire que la Guinée doit assurer l’inter connectivité non seulement des pays autour de nous, mais aussi s’inscrire dans la logique de l’alliance Smart Africa de faire de l’Afrique un digital single market (marché digital unique Ndlr). Pour ce faire, il est important de se doter d’infrastructures structurantes. Un dater center est extrêmement important non seulement pour héberger nos données mais aussi pour permettre à d’autres d’héberger leurs données chez nous en Guinée.

Ce qui va accélérer le trafic sur la connexion et donc assurer une certaine connectivité et permettre de réduire essentiellement la latence. C’est comme sur l’autoroute, lorsqu’il y a du trafic, vous voyez l’impact que cela a sur notre économie. Et aujourd’hui, avec la data, il est important d’avoir cette fluidité au niveau de la connectivité. Donc, il faut construire ces infrastructures qui sont structurantes dans le développement numérique d’un pays, et c’est extrêmement important d’avoir autant de dater center possibles. Nous avons commencé par la pose de la première pierre du premier dater center qui est en construction et un second qui va démarrer dans le cadre du projet de technopole de Sonfonia certainement autour du mois de mai 2021». 

Un mode de financement rassurant

Les nouvelles autorités du ministère en charge de l’Economie numérique et donc de la digitalisation de la Guinée, sous le leadership du chef de l’Etat et l’encadrement du Premier ministre, misent sur un mode de financement reposant sur un partenariat public privé. En guise d’exemple, pour réaliser la technopole de Sonfonia, plus de 43 millions de dollars, le gouvernement est en partenariat avec le géant malaisien Komconsult, qui revendique une trentaine d’années d’expériences et dont les capacités à lever des financements n’est plus à démontrer.

Un cadre juridique et réglementaire en profonde mutation 

Après la loi sur la cyber sécurité et ses textes d’application qui n’attendent plus que leur validation, d’autres lois sont en préparation. Des actes réglementaires tant attendus sont déjà renforcés, en tenant compte de l’environnement du secteur en constante évolution. C’est le cas de l’arrêté fixant désormais les conditions et les modalités d’accès et d’exploitation des codes USSD sur le territoire guinéen.

Un leadership et une vision sur lesquels il faut compter 

Toutes ces réformes sont conduites par le mieux placé pour les porter, avec une vision garantissant l’atteinte des objectifs. Saïd Oumar Koulibaly, qui a fait ses preuves ailleurs notamment au Canada, est un parfait connaisseur du secteur du numérique guinéen. Lui qui a été adjoint du directeur général de l’Autorité de régulation des postes et télécommunications (ARPT) avant d’en devenir le DG par intérim, a aussi été Directeur général de Guinea Télécoms puis de la Guinéenne de large bande (Guilab)  avant de devenir ministre des Postes, Télécommunications et de l’Economie Numérique.

Les travaux d’élaboration d’un document de politique et stratégie du numérique tirent à leur fin pour sortir du chronique pilotage à vue. Il faut ajouter la réhabilitation du point d’échange internet IXP, le rapatriement du .gn et la reforme postale. La société Guinea Télécom, quant à elle, est en cours de relance avec un choix permettant d’éviter les erreurs qui ont fait tomber la défunte Sotelgui, le tout selon un devise qui prône la création des infrastructures par l’Etat et l’incitation du privé à saisir les opportunités d’investissements. L’Etat n’est pas prestataire, il joue son double rôle de création des conditions de base et de régulation.

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M’Bonet (Rescapé N°4)

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